Il existe de nombreuses situations bruyantes ou même très bruyantes, et, sans aborder l’aspect réglementaire, qui ne causent pas de gêne, voire, pour lesquelles peu penseraient à se plaindre.

En voici quelques exemples :

  • la Braderie de Lille – qui dure deux jours et est le plus grand rassemblement de personnes en Europe ;
  • le Carnaval de Dunkerque – qui s’étend tout de même sur trois mois ;
  • le stade Bollaert à Lens – où le public est réputé très participatif, notamment avec des chansons et hymnes dont il résulte un très haut niveau sonore, le tout en plein centre-ville ;

Chuis du Nord, d’où ces références…

Des exemples que tout le monde connaît :

  • la fête nationale ;
  • la fête de la musique ;
  • les fêtes communales.

Qu’est-ce qui fait que ces situations, dans leur ensemble, ne sont pas à l’origine de nuisances sonores, de plaintes en justice et autres réclamations vers les administrations compétentes ?

L’adhésion des personnes avoisinantes

C’est bien entendu l’adhésion des populations avoisinantes, socialement et/ou historiquement acquise, qui permet aux situations que j’ai citées de se dérouler sans gêne alors qu’il y peut y avoir beaucoup de bruit.

Cette adhésion n’est pas dénuée d’indifférence de certaines personnes aux situations bruyantes. Celles-ci prennent leurs dispositions et s’adaptent à la situation, ce qui est une forme d’acceptation – j’avais un directeur de DDASS qui dormait dans sa cuisine le temps de la braderie de Lille…

Quels sont les critères de cette adhésion ?

Peut-être que le fait d’identifier des critères d’acceptabilité pour ces situations festives très bruyantes pourrait aider à mieux comprendre de ce qui se joue plus généralement dans le vécu de la gêne pour nuisances sonores liées à des activités festives.

Je pense aux critères qui suivent – et j’en oublie certainement :

  • la durée de la situation ;
  • son emplacement par rapport aux voisins ;
  • les niveaux de bruit ;
  • le type de bruit (y compris la signification qui peut en être faite ou la représentation qu’en ont les personnes) ;
  • la connaissance préalable de l’évènement, de son déroulement ;
  • le lien que les personnes concernées par le bruit ont avec l’évènement, qu’il s’agisse d’un lien symbolique, un lien de représentation, un lien de connaissance avec les organisateurs ou encore un lien d’implication directe ou non dans l’évènement ;
  • le caractère traditionnel, historique de la situation ;
  • le mimétisme comportemental : si tout le monde accepte le bruit, il y a de fortes chances que je l’accepte également.

Ces critères sont interdépendants, je m’explique :

  • on accepte un haut niveau de bruit chez soi dès lors qu’on sait quand cela va se terminer (exemple : à proximité d’un stade où se déroule un match de football) ;
  • on accepte d’entendre chez soi le bruit d’un concert en plein air d’autant qu’on en apprécie la musique ;
  • on accepte d’être réveillé au puissant son du canon une fois par an pour l’inauguration de festivités historiques… mais pas tous les week-ends ;

Je vous rassure, je ne vais pas me lancer ici dans une thèse de psychologie sociale !

Il me semble cependant que les porteurs de projets bruyants comme les festivals ou les établissements de type bar ou certains restaurants gagneraient à se poser les questions :

  • quelle peut être la perception du projet par le voisinage ?
  • cette perception pose-t-elle question quant à la pérennité du projet ?
  • dans l’affirmative, que faire pour changer cette perception ?

Bien entendu, il y a des situations pour lesquelles on perçoit mal les possibilités d’action. Dans ce cas, je vous invite juste à imaginer comment les organisateurs d’un festival ont fait pour parvenir à créer un évènement annuel de musiques actuelles qui reçoit sur quatre jours 2 à 300 000 personnes dans une petite ville bretonne de 7 000 habitants…

Ce que je vous propose

Vous vous interrogez quant à la perception de votre festival, de votre bar, bar à ambiance musicale ou de votre restaurant par le voisinage ? Vous avez un projet et souhaitez y aborder la question de l’intégration du voisinage ? Je vous invite à me contacter pour convenir d’un entretien téléphonique.