Décibels : de quoi parle-t-on ?

La notion de « décibels » est connue mais généralement largement très mal comprise. Elle est souvent assimilée au niveau sonore, au niveau de bruit, ou encore désigné lorsque l’on parle de la musique provenant d’une sonorisation par « volume sonore ».

Le décibel : qu’est-ce que c’est ?

D’un point de vue scientifique, le décibel, noté également « dB » est un outil pratique pour parler notamment de niveau sonore parce que la sensation varie comme le logarithme de l’excitation…

Je vais tenter d’expliquer cela de la manière suivante. Lorsqu’on compte des objets, l’échelle arithmétique habituelle est bien pratique et permet de dénombrer et de communiquer facilement.

En revanche, utiliser cet outil pour parler du niveau sonore impliquerait de recourir à une échelle qui va de 1 à 100 000 ; ce n’est pas très pratique car ça ne parle à personne…

Le décibel a ainsi été construit pour avoir une échelle qui va environ de 0 à 100.

Le décibel est utilisé pour mesurer le niveau de pression sonore, mais pas que !

Là où ça se complique, c’est quand on apprend que cette méthode permettant d'obtenir des grandeurs compréhensibles est également utilisée pour d’autres grandeurs que le niveau de pression sonore : le niveau de puissance acoustique ou encore l’intensité acoustique.

Attention ! Toujours du point de vue des sciences physiques, ces grandeurs ne mesurent pas du tout le niveau sonore. Ainsi, il est important de ne pas confondre et de parler des mêmes grandeurs physiques.

Je pense en particulier à certains types de matériel bruyant qui est vendu avec des notices techniques en décibels. Il s’agit là du niveau de puissance acoustique et pas du niveau sonore. Connaître le niveau sonore dépend notamment de l’emplacement de l’installation du matériel. Ainsi, se référer au niveau de puissance pour conclure à l’absence de problème n’est pas pertinent !

Sur les décibels de pression sonore…

Pour ne pas simplifier, si on se concentre sur des données mesurées ou évaluées en décibels de pression sonore, il y a là également une multitude d’indicateurs différents !

En effet, s’agit-il d’un niveau instantané – je pense aux anciennes chaînes hi-fi dotées d’un VU-mètre affichant un niveau instantané du signal audio – ou encore un niveau moyenné sur une durée, plus ou moins longue, la valeur maximale sur la durée en question, la valeur minimale, etc ? Je m’arrête là, il y a encore d’autres niveaux de précision…

Par exemple, la réglementation du bruit des infrastructures de transport repose sur des niveaux de pression sonore mesurés et moyennés sur de longues périodes, alors que la réglementation sur les bruits de voisinage recourt à des mesures de plus courte durée (en général de l’ordre de quelques minutes à quelques heures). Ainsi, utiliser dans le cadre d’une étude acoustique sur le bruit d’une activité qui dépend des bruits de voisinage des mesures qui ont été préalablement réalisées dans le cadre de la réglementation du bruit d’une route est inapproprié car on n’utilise pas les mêmes indicateurs, on ne mesure pas la même chose !

dB, dB(A), dB(C) : qu’est-ce que cela signifie ?

Le décibel, noté dB, donne une première approximation de ce que peut être un niveau sonore.

Le fait est que le système auditif ne perçoit pas toutes les hauteurs des sons (fréquences graves, médium et aiguës) de la même manière… On dit que l’oreille pondère la sensation de puissance selon la fréquence.

De surcroît, cette pondération de la sensation de puissance, ou de niveau sonore, selon la fréquence varie également en fonction de… la puissance du son !!!

Ceci explique pourquoi différentes pondérations ont été inventées, qu’on note pondération A, C, etc. Et, c’est pourquoi on peut rencontrer des décibels notés dB (non pondérés), des décibels notés dB(A) (décibels pondérés A) ou encore des décibels notés dB(C) (décibels pondérés C).

La pondération A correspond mieux à la sensation de niveau sonore pour les sons de la vie courante alors que la pondération C correspond mieux à la sensation de niveau sonore dans des ambiances très bruyantes, comme par exemple au décollage d’un avion…

Comment est mesuré ce décibel ?

Ajoutons que la manière dont on fait la mesure est fondamentale pour pouvoir tirer des conclusions. La profession utilise des sonomètres relativement coûteux qui font l’objet d’une norme AFNOR, d’homologations, vérifications périodiques, etc.

La mesure avec un véritable sonomètre diffère d’un matériel qui ne correspond pas aux exigences de la norme, comme les décibelmètres (qui d’ailleurs mesurent souvent le niveau instantané sans pouvoir moyenner).

Mesurer le niveau de pression sonore avec son smartphone ?

S’agissant de mesures du niveau de pression sonore avec un smartphone (sans équipement supplémentaire) : on a observé des différences de 30 dB entre deux applications installées sur le même appareil et mesurant la même situation… Les micros des smartphones sont très fiables pour téléphoner, mais pas pour mesurer un niveau de pression sonore.

Donc, vous comprenez que les mesures réalisées dans de telles conditions ne sauraient être informatives.

Ma spécialité : vous conseiller au sujet de l’acoustique, nuisances sonores et risques auditifs.

À travers cette explication rapide de la notion de décibel, vous comprenez qu’il est pertinent lorsqu’on aborde les sujets de l’acoustique ou du bruit, d’avoir à l’esprit certaines notions fondamentales.

Je vous invite à me contacter pour pouvoir bénéficier d’un entretien d’explications, et cela, afin que vous preniez les meilleures décisions dans une situation qui implique ces sujets.